anais Admin
Nombre de messages : 1827 Age : 50 Localisation : marbais Date d'inscription : 31/12/2005
| Sujet: Horreur ce sont les vacances!!! Lun 13 Aoû - 20:40 | |
| Saturation matérielle et morale à la SPA Les vacances d’été marquent un pic dans l’abandon des animaux : rien de neuf sous le soleil. Sauf que cette année, ce n’est plus de pic dont il faut parler, mais de montagne. La SPA peine à la gravir, avec 55 refuges en saturation permanente. La situation ne cesse d’empirer, symptomatique d’un nouveau rapport à l’animal, devenu selon l’association un produit de consommation jetable. « Chaque été, nos refuges sont de plus en plus pleins. Nos listes d’attente pour les abandons s’allongent. Elles étaient de 5 à 10 personnes auparavant. Maintenant, on arrive parfois à 100 personnes. C’est un niveau jamais atteint. » Caroline Lanty, présidente nationale de la SPA, tire la sonnette d’alarme. Les abandons se multiplient et la situation devient de plus en plus ingérable pour l’association. Si encore ce n’était que l’été… Mais en réalité, depuis quelques années, l’abandon ne connaît plus de saison. Une évolution consécutive aux 35 heures et aux RTT, qui créé des pics à chaque période de vacances. « Surtout avec les achats coup de cœur de noël qui nous reviennent le 3 janvier » lance, amère, Caroline Lanty. Il est difficile d’évaluer le nombre d’abandons. Les chiffres du ministère de l’agriculture s’élèvent invariablement, d’une année sur l’autre, à 70 000 cas par an. Un chiffre sous-évalué selon la SPA, qui ne peut pas pour autant mesurer l’augmentation exacte des abandons. Sans doute un peu moindre que celle qu’elle connaît dans ses refuges, en pleine explosion : « comme les animaux sont de plus en plus souvent tatoués, conformément à la législation, leurs maîtres ont peur de les abandonner sur le bord de la route, car ils risquent d’être retrouvés et sanctionnés. Ils viennent donc plus abandonner chez nous. » Et ceux qui n’ont pas le courage d’affronter le regard des membres de l’association ont trouvé une autre solution : découper l’oreille tatouée de l’animal afin d’empêcher toute identification après abandon dans la nature. « C’est un moyen pratique, de plus en plus fréquent. » Quant à ceux qui passent la porte de la SPA, ils ne sont pas tout à fait des angelots. « Contrairement aux adoptants, avec qui ça se passe très bien, ceux qui abandonnent se montrent souvent méprisants, voire agressifs. C’est l’horreur. » Sans compter toutes les personnes qui refusent de payer les frais d’abandon, d’environ 60 à 120 euros. « Ils usent de notre corde sensible. Ils savent qu’on ne laissera pas l’animal repartir avec quelqu’un qui les abandonnera dans une forêt. » Et comme cela finit par se savoir, les « abandonneurs » sont de plus en plus nombreux à refuser de payer. Et la SPA en a assez de passer pour la décharge publique des animaux. D’abord parce que, publique, elle ne l’est pas. « On nous amalgame avec les services de l’Etat. Du coup, les gens considèrent qu’on n’a pas notre mot à dire, qu’on n’a qu’à prendre l’animal, point. On n’est là que pour ça. » Pourtant, la SPA reçoit « zéro » aide de l’Etat, malgré ses demandes réitérées. Et continue à gérer comme elle le peut les centaines de sollicitations quotidiennes, parfois difficiles pour le moral, comme ces personnes qui viennent abandonner un chien, mais qui veulent quand même conserver le collier et la laisse. « Ils nous disent qu’ils vont peut-être reprendre un chiot plus tard. » Il sera sans doute plus petit, moins bruyant, plus calme… « Il faut que l’animal soit génial tout de suite. On ne prend pas le temps de l’éduquer, et on n’accepte pas qu’il pisse sur le tapis, qu’il aboie, qu’il perde ses poils… Sinon on le change. C’est devenu un produit jetable. » L’animal vu comme un accessoire de mode, produit de consommation courante, qui se périme au fil des saisons et des lubies. Et le contexte est particulièrement favorable aux achats compulsifs, avec la multiplication des animaleries, « dont certaines récupèrent des animaux issus de trafics, mal sevrés, qui auront des problèmes de comportement ». Avec aussi le développement de « l’élevage » par des particuliers, qui font reproduire leur animal et vendent les chiots entre 200 et 800 euros. « Les petites annonces se multiplient dans les journaux. Les gens sont sollicités partout pour adopter. Cela favorise les achats coups de tête. » Et quand les portées comptent dix petits, il arrive souvent que certains ne trouvent pas preneurs. Dans ce cas, le propriétaire les envoie… à la SPA. La boucle est bouclée. par Morgane Tual Source : http://www.marianne-en-ligne.fr | |
|