Maltraitance animale : lévriers en danger
Il est des traditions qui sont admirables et d’autres qui font honte. L’Espagne est le seul pays d’Europe à encore autoriser la chasse à lévriers. Une tradition qui doit faire rougir quand on se penche sur les dérives que cette pratique entraîne, lorsque les chiens ne sont plus rentables : pendaisons, exactions, mutilations, abandons. Triste sort
El Pais vient de publier un article qui éclaire sur le traitement réservé aux lévriers en Espagne. Tantôt chiens de course à l’époque du cynodrome de Meridianie, tantôt chiens de chasse, les lévriers sont considérés sur la péninsule comme de simples accessoires. Seul pays d’Europe à encore tolérer la pratique de la chasse à lévriers, l’Espagne prend parfois des allures de charnier.
El Pais, suivi d'une série d’autres médias, dont TF1, en France, ont fait état des cas de maltraitance et d’assassinats de chiens dénombrés sur la péninsule. 8 000 bêtes sont retrouvées mortes dans toute l’Espagne chaque année. 100.000 sont abandonnées.
La fin février, qui marque la fin de la période de chasse, est la plus fructueuse. Les modalités d’assassinats sont des plus inventives et les témoignages font froid dans le dos. Ils sont pendus, mutilés, écrasés, brûlés, torturés, laissés à l’agonie… Le prix qu’un amateur de chasse ou de courses, peu scrupuleux, peut tirer d’un bon coureur sur le marché est de 18 000 euros. L’appât du gain entraîne une multiplication incontrôlée des naissances et, par conséquent, une élimination effrénée des non conformes.
Un vide juridique quasi total
El Pais s’interrogeait sur les significations de cette maltraitance animale qui ne doit pas faire oublier que "la lutte contre cette persécution fait partie de notre propre protection". La maltraitance des lévriers en Espagne n’est pas cantonnée à la simple catégorie animale. C’est un mal sociétal profond qui commence à être pris en compte par la loi.
Face au vide juridique et à l’hypocrisie de certaines lois espagnoles, l’avocat Général, Antonio Vercher, prévoit une modification du Code Pénal. Jusqu’à six mois de prison seront réservés aux tortionnaires. Un pas de plus dans la reconnaissance au droit à la vie des animaux.
Sarah ROBLOT.
http://lepetitjournal.comjeudi 15 mars 2007
Pour plus d’infos :
Association Passion Lévriers
http://www.passionlevriers.com